La croissance économique et technologique depuis la révolution industrielle a favorisé une augmentation spectaculaire de la population mondiale.

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1 La croissance et le d”veloppement durable au 21 ‘me si‘cle Chapitre 18 du manuel Ç Macroeconomics in Context , 2nd edition È de N. Goodwin, J. Harris, J. Nelson, B. Roach, et M. Torras , 2014. Traduit de lÕAnglais par Didier Wayoro et Anne -Marie Codur A q uoi ressemblera la plan‘te en 2050, ou en 2100? LÕ ”tat de la plan‘te sera -t-il caract”ris” par celui dans lequel la richesse mat”rie lle est largement partag”e et oš la paix sociale pr”vaut ? Ou l’”cart entre les ÇnantisÈ et les Çd”munisÈ sÕagrandira -t-il encore plus, et la plan‘te sera -t-elle affect ”e par un conflit social g”n”ralis” et une d”gradation de l’environnement? Bien sžr , nul ne peut pr”voir l’avenir. Mais n ous pouvons au moins entrevoir comment certains d”fis sociaux et environnementaux particuli‘ rement urgents auront une incidence sur la macro”conomie du futur. 1. Les objectifs macro”conomiques futurs Une grande partie de la macro”conomie traditionnelle, tend ‹ se concentrer sur la stabilit” et le taux de croissance du PIB r”el. Dans la mesur e oš la croissance du PIB conduit ‹ la croissance du bien -’tre, c ette strat”gie est judicieuse. Mais le PIB ne mesure pas tout ni ne sÕattarde sur de nombreux aspects importants de bien -’tre tel s que la d”t”rioration de l’environnement, la production domes tique non r”mun”r” e, et les in”galit”s dans la r”partition des richesses et des revenus. Le PIB augmente quand il y a augmentation de la production de biens dommageables pour la soci”t” ou l’environnemen t, ou de biens qui ne font que compenser des d”gradat ions . Une focalisation exclusive sur la stabilit” et la croissance du P IB ne tient pas compte non plus des changements dans les conditions de t ravail, du stress impos” aux familles, et d es changements dans l’infrastructure sociale et financi‘re d’une ”cono mie. Certains croi ent que la croissance continue du PIB et l’in novation technologique permettront de r”soudre les probl‘mes sociaux et environnementaux du pr”sent et de lÕavenir . D’autres, cependant, croient que la plupart des probl‘mes sociaux d’aujourd’ hui, y compris la d”gradation de l’environnement, l’accroissement des in”galit”s, et les insuffisances en mati‘re de soins de sant”, et d Õ”ducation des enfants Ð peuvent ’tre attribu” s au fait que les formes existantes de croissance ”con omique et de d”velo ppement vont ‹ certains ”ga rds ‹ lÕencontre du bien -’tre Çv”ritable È ou durable. 2. La macro”conomie et la viabilit” ”cologique La production ”conomique mondiale a plus que tripl” depuis le d”but des ann”es 1970. Davantage de c roissance ”conomique est cl airement souhaitable dans les pays en d”veloppement afin d’am”liorer le bien -’tre de plus d’un milliard de personnes qui vivent aujourd’hui dans la pauvret” absolue. La croissance ”conom ique soutenue a ”t” un objectif majeur de politique dans les pays indu strialis”s. Mais tandis que le XXIe si‘cle est dans sa deuxi‘me d”cennie , nous devons consid”rer s’il est possible, ou m’me souhaitable, de poursuivre la trajectoire de croissance ”conomique du XXe si‘cle. La croissance ”conomique a ”t” accompagn”e par une augmentation de la demande pour les ressources naturelles, ainsi que l’augmentation des gaspillages, de la pollution, et de s dommages caus”s aux ”cosyst‘mes. De nombreux ”cologistes nous avertissent que le niveau actuel de l’impact humain sur la plan‘te est d”j‹ insoutenable.

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2 Pourtant, les cons”quences ”cologiques d’u n doublement, dÕun quadruplement, voire plus, du niveau de l’activit” ”conomique humaine est une question qui, ‹ ce jour, a re“u peu d’attention de la part des macro”conomistes. Dans cette sec tion, nous consid”rons les implications des questions environnementales actuelles pour la croissance ”conomique et pour le d”veloppement. N ous pr”sentons dÕabord un aper“u de certains des probl‘mes environnementaux mondiaux les plus urgents. Ensuite, nous explorons la relation entre la croissance ”conomique et la qualit” de l’environnement, et discutons des politiques visant ‹ promouvoir un d”veloppement ”cologiquement durable. 2.1 Les principales questions environnementales Un certain nombre de questions environnementales sont ”troitement li”es ‹ la croissance ”conomique. Celles -ci comprennent: La population mondiale La croissance ”conomique et technologique depuis la r”volution industrielle a favoris” une augmentation spectaculaire de la population mon diale. La population mondiale ”tait d’environ dÕun milliard en 1800, atteignant deux milliards vers 1930 et trois milliards en 1960. En 2000, elle a atteint six mill iards, et en 2011, a d”pass” les sept milliards d’habit ants. La croissance de la population humaine contribue ‹ de nombreuses pressions sur l’environnement, y compris celles li”es ‹ la production alimentaire. Bien que l’intensification de la production alimentaire a it jusqu’ici suivi le rythme de croissance de la population, elle a conduit ‹ des cožts importants en termes de d”gradation des terres, de pollution par les engrais et les pesticides, et de surexploitation des r”serves d’eau. Les taux de croissance mondiaux de la population sont actuellement en d”clin et de nombreuses projections ind iquent que la population humaine atteindra un pic dans le courant du XXIe si‘cle. Une population mondial e stable ou en d”clin pourrait ”ventuellement att”nuer les pressions sur l’environnement, mais une augmentation importante de la population est encore p r”vue dans les prochaines d”cennies. Les projections basses et interm” dia ires des Nations Unies pr”voient une population mondiale qui serait entre 7,7 et 9,2 milliards de personnes en 2050, avec la q uasi -totalit” de la croissance future de la population se produisant dans les pays en d”veloppement. L’”puisement des ressources LÕ”puisement des ressources renouvelables et non renouvelables importantes a accompagn” la cro issance ”conomique. Beaucoup de p’cheries dans le monde sont en d”clin en raison de l a surp’che. Les for’ts tropicales disparaissent ‹ un rythme rapide. Pr‘s d’un milliard de personnes vivent dans des pays oš l’eau utilisable est en quantit” insuffisante et les sources d’approvisionnement en eau continuent d’’tre sur utilis” es et pollu”es. Les stocks de ressources min”rales cl”s, tels que l’aluminium et le cuivre, ne risquent pas pour la plupart de sÕ”puiser , mais les r”serves de haute qualit” sont en voie d’ ”puisement, et lÕexploitation des r”s erves de moindre qualit” entraflne souvent des cožts ”nerg”tiques et environnementaux ”lev”s . Probablement aucune autre ressource naturelle nÕa ”t” plus essentielle ‹ la croissance ”conomique moderne que les combustibles fossiles. Ces combustibles (p”trole, charbon et gaz naturel) fournissent actuellem ent plus de 80 pour cent de l’approvisionnement mondial en ”nergie. Le d”partement am”ricain de l’”nergie projette que la demande mondiale d’”nergie en combustibles fossiles augmentera d’environ 60 pour cent entre 2006 et 2030 . Cependant, de nombreuses es timations sugg‘rent que la production mondiale de p”trole, la source d’”nergie la plus utilis”e, sera ‹ son maximum dans les prochaines d”cennies. M’me si les sources Çnon conventionnellesÈ de p”trole et de gaz, tels que l’huile de schiste et le gaz nature l obtenu par

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3 fracturation hydraulique ou ÇfrackingÈ, peuvent augmenter l’approvisionnement, elles so nt susceptibles d’’tre plus cožteuses en termes mon”taires mais aussi environnementaux . Toutes ces sources de combustibles contribuent aux ”missions de carb one responsables du changem ent climatique mondial (examin” en d”tail ci -dessous). Etant donn”e la d”pendance actuelle de lÕ”conomie aux combustibles fossiles, les limitations futures de leur utilisation, pour des raisons ”conomiques ou environnementales, p ourrai ent me nacer ‹ la fois la capacit” des pays industrialis”s ‹ mainteni r leur niveau de vie et celle des pays en d”veloppement ‹ r”duire la pauvret” . La pollution et les d”chets Les dommages dus ‹ la pollution ne sont pas pris en compte dans les com ptes nation aux traditionnels, m’me sÕils r”duisent nettement le bien -’tre. Les pays industrialis”s produisent la grande majorit” de la pollution et des d”chets dans le monde. Alors que les pays riches repr”sentent seulement environ un sixi‘me de la populat ion mondiale, ils g”n‘rent environ deux tiers des d”chets industriels mondiaux en volume. Mais la pollution compromet aussi le d”veloppement ”conomique dans les pays pauvres. Par exem ple, une estimation du Ç PIB vert È en 2006 pour la Chine a indiqu” que l es cožts attribuables ‹ la pollution constituaient ‹ eux seul s entre 3 et 10 pour cent du PIB officiel. Dans certains cas, les d”chets toxiques sont export”s des pays industrialis”s vers les pays ‹ faible s revenu s qui ont besoin de com pensation pour l’acce ptation de ces d”chets, mais sont mal ”quip”s pour les recevoir et l es traiter. A lÕavenir, la rapidit” du d”veloppement aura pour cons”quence Ð malgr” les efforts de contrŽle au moyen des r‘glementations environnementales Ð une augmentation probable de to us ces probl‘mes de pollution, de gestion des d”chets, qui sont li”s ‹ la fois ‹ la production domestique et aux importations et exportations. 2.2 La course poursuite entre technologie et ”puisement des ressources Dans l’histoire du d”veloppement ”cono mique, quand une ressource devi ent rare, on en a g”n”ralement trouv” une autre pour la remplacer. Ainsi, quand le bois est devenu une source dÕ”nergie plus rare , les combustibles fossiles ont ”t” d”couverts et d”velopp ”s pour prendre leur place. Autre exem ple, les plastiques qui ont remplac” les intrants en m”tal ou en bois dans de nombreux produits. M’me lorsque les ressources sont abondantes, il peut y avoir des substituts (ou des substituts potentiels) qui peuvent ’tre utilis” s plus ”conomiquement. Une grande partie de l’histoire de la croissance ”conomique est associ”e ‹ des gains de productivit” qui r”sultent de production de biens et services avec des resso urces progressivement moins ch‘re s. Pourtant, il y a d”bat sur les limites ”ventuelles de ce processus continuel de substitution . Certains, souvent d”sign” s comme des Ç optimistes technologiques È, pensent que l’ing”niosit” humaine est pratiquement illimit”e, et que les humains seront toujours capables de trouver des substituts ”conomiques pour les ressources existantes, ‹ mesure qu’elles deviennent de plus en plus rares. Mais existe -t-il de s substituts pour toutes les ressources? Et certaines ressources sont -elles plus essentielles que d’autres? Il n’y a pas de substitut ‹ l’eau douce pot able, qui est absolument essentiel le pour l’homme et pour toute la vie sur Terre . M’me si une ressource n’est pas absolument indispensable et des substituts sont envisageables, il peut ’tre difficile d’obtenir des substituts, et cela entraflne d es c ožts en termes mon”taire s ou d’”nergie. Les mines sont un exemple de secteur important qui se heurte ‹ des difficult”s croissantes de mafltriser d es cožts. Un nombre croiss ant de soci”t”s mini‘res lutte nt avec la baisse de la qualit” du minerai, et d”couvre nt qu’il est de plus en plus difficile de substituer une ressource de plus en plus rare avec une autre ressource plus abondante et moins ch‘re . Les

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4 substituts sont souvent aussi de moins en moins communs et / ou de qualit” inf”rieure. Les prix des min”raux ont augment” d e fa“on significative de 2000 ‹ 2012, et la demande croissante des pays en d”v eloppement donne ‹ penser que ces prix peuvent continuer ‹ augmenter sur le moyen et long terme. Le cuivre est un exemple d’un min”ral important pour lequel la technologie avait sembl” pendant longtemps gagner la course contre l’”puisement. Le plastique a remplac” le cuivre dans de nombreux usages, tels que la plomberie et les c›bles ‹ fibres optiques en plastique (ainsi que les technologies sans fil) o nt remplac” les c›bles en c uivre dans la transmission d’informations ‹ longue distance. Pourtant, la demande mondiale de cuivre continue de crofltre. Le c uivre dans le sol reste en quantit ” raisonnable, mais les ressources restantes sont de qualit” inf”rieure ‹ celles qui ont d”j‹ ”t ” exploit”es. Cela a des cons”quences ”conomiques et ”cologiques important es parce que lorsque la qu alit” du minerai diminue, il est g”n”ralement n”cessaire dÕutiliser plus dÕ”nergie pour lÕextraire et le raffi ner. Et quand lÕintensit” ”nerg”tique sÕaccrofl t pour l’extraction du minerai , les impacts environnementaux sont en g”n”ral plus n”gatifs (en termes de pollution par exemple). Un autre exemple important est le phosphore, qui est un intrant essentiel de s engrais chimiques utilis” s dans la production de masse de produits alimentaires. Il n’a pas de substituts connus, et pas de moyens synth”tiques de cr”ation. Par cons”q uent, les chercheurs se penchent sur la mise au point de m”thodes d e r”duction de la d”pendance ‹ cet ”l”ment, ou bien cherche nt des moy ens de le r”utiliser. Certains calculs conclu ent que, au rythme actuel de consommation, la quantit” disponible mondiale de phosphore durera plus de 300 ans, mais d’autres trouvent que le taux d’extraction commencera ‹ baisser dans 30 ans. Il y a une ”norme quanti t” de phosphore dans la crožte terrestre, mais il existe ‹ une concentrat ion beaucoup plus faible que celle qui est consid”r” e comme rentable pour lÕextraction . Ce sera un d”fi technologique formid able de trouver suffisamment de moyens peu co žteux d ‘extraction de ce min”ral essentiel. SÕil nÕest pas possible de le relever , un autre d”fi serait d e trouver des moyens de conse rvation ou de recyclage ‹ partir de d”chets v”g”taux et animaux. Les p”nuries de ressources ont tendance ‹ augmenter les prix, et les prix sont un excellent aiguillon pour l’ing”niosit” humaine, qui continue de produire des r”sultats encourageants et parfois ”tonnants. Quelques -unes des nombreuses possibilit”s , ‹ la fronti‘re de la possibilit” technologique sont r”pertori”es dans l’ encadr” 18. 1. 2.3 Un exemple biologique: les ressources halieutiques Contrairement aux min”raux, les poissons sont une ressource renouvelable ou reprod uctible. Toutefois renouvelable ne signifie pas in”puisable : il est tout ‹ fait possible de manquer de poissons si nous les p’chons ‹ un rythme plus rapide que leur capacit” ‹ se reproduire. Beaucoup de poissons d’eau profonde (par exemple, le fl”tan de l’Atlantique, le thon rouge et la morue) sont grave ment menac”s. Si le danger ”tait reconn u assez tŽt, et des mesures prises pour r”duire suffisamment l’activit” de p’che dans les zones oš ils se reproduisent, les populations de poissons pourraient ’tre souvent en mesure de se reconstituer. Le Canad a a impos” un moratoire illimit” sur l a p’che de la morue e n 1992, et la loi Magnuson -Stevens sur la conse rvation et la gestion des p’cheries, adopt”e aux …tats -Unis en 1996, a limit” le volume admissible des captures pour de s dizaines d’esp‘ce s. Environ la moiti” d’entre elles sont en train de se reconstituer, m ais de nombreuses esp‘ces, dont la morue et la sole, sont toujours en danger. Beaucoup d’autres esp‘ces dans le monde souffrent de la surp’che ainsi que de la destruction de leur habitat. La revue Scientific American a signal” en Mars 2012 qui 85 pour cent des p’cheries du monde sont pleinement exploit”es, surexploit”es ou ”puis”es. Ironie du sort, le changement technologique a contribu” ‹ ce d”clin . L’introduction de

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5 plus gros bateaux et des f ilets d”rivants a pr”cipit” le d”clin des ressources halieutiqu es. Toutefois, la raret” a finalement eu pour cons”quence lÕaugmentation du prix du march” pour la plupart des poissons captur”s ‹ lÕ”tat sauvage. C e chang eme nt a g”n”r” des incitations ‹ lÕaugmentation de lÕ”levage de pois sons d’eau douce comme le tilapia , le silure, ou la t ruite, ainsi que lÕ ”levage des poissons dans l’oc”an comme le sa umon. Il a ”galement encourag” l’”levage des fruits de mer de haute valeur comme les hufltres et les crevettes. Mais il y a aussi des impacts ”cologiques n”gatifs associ” s ‹ l’aquaculture, en particulier avec l’”levage d’esp‘ces d’eau sal”e comme la crevette et le saumon. Cinq kilos de poissons sauvages sont utilis”s dans la production de chaque kilo de saumon d’”levage, tandis que l’”levage de crevettes est souvent destruct eur pour les pal”tuv iers dont les racines servent ‹ la croissance des alevins. 3. L e changement climatique Bien que toutes les questions mentionn”es ci-dessus soient importantes, le changement climatique ‹ lÕ”chelle mondiale a r”cemment ”merg” comme l e principal d”fi environnemental du XXIe si‘cle. Dans ce qui suit, nous consid”rons certains des principaux d”fis auxquels nous sommes confron t”s dans la prise en compte efficace de ce probl‘me. 3.1 Les ”missions de gaz ‹ effet de serre et le changement climatique mondial La r echerche au cours des derni‘res ann”es a pratiquement ”limin” t ous les doutes relatifs au fait que les activit”s humaines aient bien un impact sur le climat. Les ”missions de Encadr” 18.1 Ce que la technologie peut offrir ¥Des ing”nieurs ‹ Lockheed Martin sont en train de mettre au point une meilleure fa“on de dessaler l’eau en utilisant des filtres comportant des feuilles en graph‘ne. Les filtres comportant le graph‘ne sont 500 fois plus minces que les autres, et donc n”cessitent beaucoup moins d’”nergie pour laisser passe r lÕeau et la dessaler. ¥Une brasserie de l’Alaska est en train de r”duire sa consommation de carburant et les cožts en utilisant sa propre dr’che comme source de combustible pour une chaudi‘re ‹ vapeur. Le changement permet aussi d’”conomiser les ressourc es qui ”taient utilis”es pour s”cher et exp”dier le r”sidu dÕorge vers les acheteurs ‹ lÕext”rieur de l’…tat. ¥Rentricity est une soci”t” bas”e ‹ New York qui utilise la pression de l’eau dans les tuyaux municipaux pour cr”er de l’”lectricit”. LÕutilisatio n de cette ressource (qui serait inexploit”e autrement) pour cr”er de l’”nergie r”duit ”galement les cožts pour les entreprises de distribution d’eau. ¥Le projet d’emballage qui disparait comprend l’impression des informations directement sur la surface m’ me des produits en utilisant une encre qui sÕefface, les sachets de th” et de d”tergent d”tachables (”liminant le besoin d’emballage ext”rieur), et un sac ‹ ordures qui a une double fonction en terme d’emballage. L’objectif est de r”duire consid”rablement les 63 milliards de kilos d’emballages qui sont rejet”s en tant que d”chets chaque ann”e aux …tats -Unis. Source: (avec plus dÕexemples): www.dmass.net

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6 diff”rents gaz ‹ effet de serre , en particulier le dioxy de de carbone, pi‘ge nt la chaleur pr‘s de la surface de la terre, ce qui conduit non seulement ‹ une tendance g ”n”rale au r”chauffement, mais aussi ‹ l’”l”vation du niveau de la mer, ‹ des perturbations ” cologiques, et ‹ une augmentation du nombre dÕ ”v”nem ents m”t”orologiques extr’mes tels que les ouragans, les inondations et les s”cheresses . Les g az ‹ effet de serre persistent pendant des d”cenn ies ou m’me des si‘cles dans l’atmosph‘re terrestre. En o utre, il y a un d”calage entre le moment oš un gaz est ”mis et celu i oš ses effets sont pleinement ressentis . Ainsi, m’me si les ”missions annuelles de gaz ‹ effet de serre ”taient imm”diatement stabilis” es aux niveaux actuels, la concentration de ces gaz dans l’atmosph‘re continuera it d’augmenter pendant un c ertain temps. Les ”missions mondiales de gaz ‹ effet de serre devront ”ventuellement ’tre r”duite s de mani‘re significative Ð jusqu’‹ 80 ou 90 pour cent de moins que les niveaux actuels d’ici 2050 Ð si l’on veut ”viter les effets les plus d”sastreux du cha ngement climatique. Mais au lieu de diminuer, les ”missions des principaux gaz ‹ effet augme ntent rapidement, ‹ cause principaleme nt de la croissance ”conomique bas”e sur les combustibles fossiles. Selon lÕUS Energy Information Administration , les ”missi ons mondiales de dioxyde de carbone ont augment” de 35 pour cent entre 2000 et 2011 . Les ”missions estim”es des Etats Unis ont en fait diminu” de 6 pour cent sur la m’me p”riode, en partie en raison de la r”cession de 2007-09, et en partie en raison dÕu n passage au gaz nature l moins intensif en carbone. Bien que les ”missions des Etats Unis par personne restent bien plus ”lev” es que celles des pays en d”veloppement comme la Chine et l’Inde, la croissance rapide dans ces pays compte pour une hausse co nstante des ”missions, ce qui devrait se poursuivre dans les ann”es ‹ venir. Pr”dire les effets pr”cis du changement climatique est sou mis ‹ une forte incertitude. L e Groupe dÕexperts intergouvernemental sur l’”vo lution du climat (GIEC) publie tous les si x ans depuis 1990 un rapport r”sumant les pr”dictions de s diff”rents mod‘les de change ment climatique 1. Le quatri‘me rapport de 2007 pr”sente une fourchette dÕestimation selon les quelle s la temp”rature moyenne mondiale pourrait augmen ter de 1,4 ‹ 5,8 degr” s Celsius (2,7 ‹ 10,8 degr”s Fahrenheit) en 2100 par rapport aux niveaux pr”industriels , comme illustr” par la figure 18.1. La projection ‹ moyen terme du GIEC pr”voit une augmentation de la temp”rature d’environ 2,8 ¡ C (5,0 ¡ F). Les effets probables d ‘un e simple augmentation de 2¡ C de la temp”rature moyenne mondiale comprennent: ¥ Une diminution de 20 ‹ 30 pour cent des quantit”s disponibles dÕeau dans les r”gions d”j‹ vuln”rables comme l’Afrique Australe et la M”diterran”e; ¥ Des baisses importantes de ren dement s des cultures dans les r”gions tropicales; ¥ 40 ‹ 60 millions de personnes suppl”mentaires seront expos”es au paludisme en Afrique; ¥ Jusqu’‹ 10 millions de personnes suppl”mentaires seront touch”es par les ino ndations cŽti‘res chaque ann”e ; les prin cipales r”gions de basse altitude seront submerg ”es et les villes cŽti‘res menac”es; ¥ 15 ‹ 40 pour cent des esp‘ces vivantes seront en voie de disparition. De nouvelles donn”es plus r”centes ont conduit le GIEC dans son cinqui‘me rapport de 2013 ‹ conclure que le changement climatique va proba blement se produire plus tŽt quÕil ”tait pr”vu il y a quelques ann”es, et que les impacts seront plus s”v‘res. Un rapport commandit” par le gouvernement britannique en 2006 constate que, dans un sc”nario Çde maintien du statu quo È ou dÕinaction , il y aurait au moins 50 pourcent de risque dÕaugmentation de la temp”rature moyenne de plus de 5 ¡ C (9 ¡ F) au d ”but du vingt -deuxi‘me si‘cle. D es changements climatiques de cette ampleur pourrai ent avoir des effets 1 Voir en bibliographie les publications en anglais du GIEC, ou IPCC Ð Intergovernmental Panel on Climate Change

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8 3.2 Les r”ponses nationales et internationales au d”fi climatique Etant donn” que de nombreux probl‘mes e nvironnementaux mod ernes ont une port”e mondiale, ils exigent quÕune r”ponse internationale coordonn”e leur soit apport”e . Le d”fi pos” par le changement climatique illustre ‹ quel point cela peut ’tre difficile dans la pratique. Le Protocole de Kyoto, r”dig” en 1997, engage ait les pays industrialis”s ‹ r”duire leurs ”missions de gaz ‹ effet de serre dans le temps en moyenne de 5 pour cent en dessous de leur s niveaux de 1990, pour la p”riode allant de 2008 et 2012. Mais ce ne fut quÕen 2005 , apr‘s que Encadr” 18.2 Le rapport Stern – L’Economie du Changement Climatique Publi” en Octobre 2006, le rappo rt du gouvernement britannique ”crit par l’ancien ”conomiste en chef de la Banque mondiale Nicholas Stern pr”sente un plaidoyer pour une action forte et imm”diate en vue de r”pondre ‹ la menace du changement climatique au niveau mondial. En voici quelques extraits: Les preuves scientifiques sont d”sormais irr”futables: le changement climatique pr”sente des risques globaux tr‘s graves, et exige une r”ponse mondiale urgente. Selon un scenario dÕinaction (Ç Business As Usual È ou sc”nario du laissez -faire ), le stock de gaz ‹ effet de serre pourrait plus que tripler d’ici la fin du si‘cle, cr”ant au moins un risque de d”passement de 5 ¡C de changement de la temp”rature moyenne mondiale au cours des d”cennies suivantes. Ce serait conduire lÕhumanit” en terr itoire inconnu. Pour illustrer l’ampleur de cette augmentation, la temp”rature actuelle est environ 5 ¡C plus ”lev” que durant la derni‘re p”riode glaciaire. De tels changements transformeraient la g”ographie physique du monde. Un changement radical dans l a g”ographie physique du monde aurait des implications importantes pour la g”ographie humaine. Les preuves r”unies par le rapport conduit ‹ une conclusion simple: les b”n”fices d’une action pr”coce et forte l’emportent consid”rablement sur les cožts . L es donn”es montrent que n”gliger le changement climatique finira par nuire ‹ la croissance ”conomique. Notre comportement au cours des d”cennies ‹ venir pourrait engendrer des risques de perturbations majeures de l’activit” ”conomique et sociale, plus tar d dans ce si‘cle et dans celui ‹ venir, d’une ampleur comparable ‹ celles qui ”taient associ”es aux grandes guerres et ‹ la d”pression ”conomique de la premi‘re moiti” du 20e si‘cle. Et il sera difficile, voire impossible, d’inverser ces changements. La lu tte contre le changement climatique est la seule strat”gie pro -croissance viable ‹ long terme, et elle peut se mener d’une mani‘re qui ne limite pas les aspirations de croissance ni des pays riches ni des pays pauvres. Le plus tŽt lÕaction appropri”e sera entreprise, la moins cožteuse elle sera. En r”sum”, les analyses qui prennent en compte lÕ”tendue compl‘te ‹ la fois des impacts et des cons”quences possibles Ð utilisant les principes de base de lÕ”conomie du risque Ð sugg‘rent que le changement climatiq ue caus” par le sc”nario du laissez -faire r”duirait le bien -’tre d’un montant ”quivalent ‹ une r”duction de la consommation par t’te de 5 ‹ 20 pour cent. En tenant compte des preuves scientifiques de plus en plus abondantes montrant des risques plus ”lev”s , et en basant lÕaction sur lÕaversion pour des possibilit”s de catastrophe, et sur une approche des cons”quences plus large que celle impliqu”e par les simples mesures dÕindicateurs, l’estimation appropri”e est susceptible d’’tre dans la partie sup”rieure de cette fourchette. . . . Il est encore possible d’”viter les pires impacts du changement climatique; mais cela n”cessite une action collective forte et urgente. La retarder serait cožteux et dangereux. (CÕest nous qui soulignons) Source: Le rapport St ern est en ligne sur le site www.sternreview.org.uk

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9 suffisamment de pa ys ai ent ratifi” le trait”, quÕil a pu entrer en vigueur. Les Etats -Unis, le plus grand ”metteur mondial de gaz ‹ effet de serre, a ref us” de ratifier le trait” au motif qu’il nuirait ‹ son ”conomie, et parce qu’il ne contraint pas les pays en d”veloppement ‹ d es objectifs d’”missions. Beaucoup de pays qui ont ratifi” le trait”, par ailleurs, n’ont pas atteint leurs objectifs d’”missions. Les n”gociations internationales ont tent” d’”laborer une “feuille de route” pour un nouveau trait” qui succ”dera au Protoc ole de Kyoto, ce dernier ayant expir” en 2012. Mais bien que les n”gociateurs s’entendent g”n”ralement pour dire que des Ç r”ductions substantielles È dans les ”missions de gaz ‹ effet de serre sont n”cessaires, ils n’ont pas r”ussi ‹ se mettre d’accord sur des objectifs fermes en termes dÕ”missions ni ‹ d”cider la mani‘re de r”partir les responsabilit”s ent re pays en d”veloppement et pays industrialis”s. Le meilleur espoir pour ”viter les pires impacts du changement climatique est de remplacer les sources d ‘”nergie fossile par des ressources abondantes, moins d estructrices de l’environnement telles que lÕ”nergie ”olienne et solaire. Il y a aussi une grande r”duction potentielle de la demande d’”nergie gr›ce ‹ une plus grande efficacit”. Actuellement, les pro gr‘s technologiques permettent de r”duire la consommation d’”nergie par unit” de PIB d’environ 2 pour cent par an aux …tats -Unis et dans d’autres ”conomies avanc”es. Malheureusement, la croissance ”conomique de l’ordre de 3 pour cent par an signifie une augmentation d’environ 1 pour cent par an dans la consommation d’”nergie. Doubler le taux de gain d’efficacit” ”nerg”tique se traduirait par une baisse de 1 pour cent de la consommation d’”ner gie Ð permettant beaucoup plus facilement de r”aliser les objectif s de r”ductions des ”missions de carbone. Les p ossibilit”s de r”duction des ”missions sont d”crites dans le rapport annuel 201 3 de Perspectives Energ”tiques de lÕUS Energy Information Administration . Le cas des politiques ”largies dans le pr”sent rappo rt montre que les …tats -Unis pourrait ”viter une augmentation des ”missions de gaz ‹ effet de serre entre 2013 et 2040 par l’extension d’un certain nombre de politiques actuelles, y compris le cr”dit d’impŽt pour la p roduction d’”nergie ”olienne, g”othermi que, bio”nerg”tique et hydro”lectrique, et le cr”dit d’impŽt ‹ l’investissement pour l’”nergie solaire; et par la mise ‹ jour et le renforcement d’un certain nombre d’autres politiques, y compris les normes d’”conomie de carburant pour les voitures neuves et les normes en mati‘re d’efficacit ” des appareils ”lectrom”nagers . Ces politiques dÕextensions et de mises ‹ jour r”duiraient les ”missions de gaz ‹ effet d e serre d’environ 6 pour cent dÕici 2040. 3.3 Comparer le cožt de lÕaction ‹ celui de lÕinaction Un rapport du Forum Economique M ondial d e Davos en Suisse a estim” que 700 milliards de dollars d’investissements publics et priv”s seront n”cessaires chaque ann”e pour lib”rer l’”conomie mondiale de sa d”pendance aux combustibles fossiles. Il y a un int ”r’t croissant pour l’id”e d’utiliser une taxe sur l’”nergie pour lever certains de ces fonds. L e Tax Policy Center a estim” que les revenus provenant d’une telle taxe aux …tats -Unis pourraient aller de 0,6 pour cent du produit int”rieur bru t du pays (pou r une taxe de 20 dollars par tonne de dioxyde de carbone) ‹ 1,6 pour ce nt du PIB (pour une taxe de 41 dollars par tonne). Une taxe de 41 dollars par tonne se tradui rait par une augmentation de 35 cents par gallon d’essence. A titre de comparaison, l’”conom ie S uisse se porte bien, m’me avec un taux effectif de taxe sur le carbone de plus de 140 dollars la tonne. E n ce qui concerne les recettes chiffr”es Ð 1,6 pour cent du PIB ”quivaudrait ‹ 240 milliards de dollars par ann”e. Ce serait un bon d”but pour r”u nir les fonds n”cessaires pour lÕabandon d’une ”conomie bas”e sur le carbone. En outre, une telle taxe devrait encourager les gens et les entreprises ‹ consommer moins d’”nergie, avec des r”ductions concentr” es sur les sources d’”nergie qui produisent la plus grande qu antit” de carbone (et donc, les plus lourdement tax” es): le charbon d’abor d, puis

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10 le p”trole, ensuite le gaz naturel Ð ce dernier ”tant de moiti” moins intensif en prod uction de carbone que le charbon, mais constituant cependant encore un co ntributeur dangereux au changement climatique. L’inconv”nient le plus grave ‹ une taxe sur le carbone est qu’elle p‘serait plus lourdement sur les pauvres. Le Congressional Budget Office estime que le quintile le plus pauvre des Am”ricains d”pense 21,4 po ur cent de leur revenu dans le gaz et les services publics, tandis que les 20 pour c ent d es plus riches nÕy d”pensent que 6,8 pour cent. Il y a, cependant, plusieu rs fa“ons de r”pondre ‹ cela, la plus simple ”tant un remboursement direct de certains des im pŽts aux plus d”munis. Les pauvres qui ont re“u de l’argent suppl”mentaire pourraient en d”penser une partie dans la consommation d’”nergi e lorsque cela apparaitrait comme leur plus grand b esoin. Mais une partie pourrai t sans aucun doute ’tre utilis” e pour d’autre s d”penses prioritaires. CÕest ”galement les plus pauvres qui sont g”n”ralement les plus affect ”s par les catastrophes naturelles telles que les s”cheresses, les inondations et les ouragans. Une partie de l’argent provenant des taxes ”nerg ”tiques pourraient ’tre utilis” dans la pr ”paration aux catastrophes et la mise en place des secours. Les chercheurs du Center for American Progress ont d”clar” en Avril 2013, que les …tats -Unis ont d”pens” 136 milliards de dollars au moins d e 2011 ‹ 2013 pour le s secours en cas de catastrophe ‹ travers de s projets de loi de cr”dits et des fonds de secours suppl”mentaires. Cela comprend 55 milliards de dollars de l’Agence f”d”rale de gestion des urgences concernant l’assistance directe et l’assu rance contre les in ondations; 27 milliards de dollars du D”partement de l’Agriculture pour l’assurance -r”colte; et 7 milliards de dollars du Corps of Engineers de lÕArm”e Am”ricaine pour le contrŽle des inondations. Un co -auteur de cette ”tude , Daniel J. Weiss, Chercheur Pri ncipal au Center for American Progress, a d”clar”: ÇSi nous ne savons m’me pas combien les catastrophes naturelles nous cožtent, alors le Congr‘s va continuer ‹ sous -budg”tiser les op”rations de secours et de r”parations . Et les l”gislateurs vont fini r par faire jouer l es d”ficit s budg”taires pour le s financer . È Le changement c limatique est d”j ‹ consid”r” par beaucoup comme responsable de la s”cheresse de 2012 dans le Sud et l’O uest des …tats -Unis. Selon lÕ assureur Aon Benfield, la s”cheresse a cout” environ 35 milliards de dollars . La m’me ann”e, l’ouragan Sandy a ”t” responsable de 65 milliards de dollars au moins en dommages. Bien qu’il existe d es cožts r”els pour un abandon ‹ grande ”chelle des combustibles fossiles, ils peuvent ’tre assez modeste s ‹ l’”chelle macro ”conomique, doivent ’tre compar”s aux cožts croissants que nous pouvons attendre de conditions m”t”orologiques extr’mes li” es au changem ent climatique, tels que les pertes de production agricole , les effets possibles de la famine, les co nflits arm”s, et la migration de masse si de vastes zones sont affect”es par l’”l”vation du niveau de la mer ou la d”sertification. Dans le m’me temps, vues sous lÕangle de l’analyse macro ”conomique keyn”sienne, les politiques et les actions propos”es pour pr”venir de nouveaux changements climatiques pourraient engendrer potentiellement dÕimportants avantages ”conomiques en termes de cr”ation d’emplois. Questions ‹ d”battre 1. Vous consid”rez -vous comme un Çoptimiste technologiqueÈ ? Pense z-vous que les contraintes en mati‘re de ressources naturelles repr”sentent une grave menace pour la production ”conomique dans l e futur? Si ou i, quelles ressources sont -elles pour v ous les plus pr”occupantes ? 2. Selon vous, quelle devrait ’tre la r”ponse des Etats -Unis au changement climatique ‹ lÕ”chelle mondiale ? Quelles politiques sp”cifiques permettraient -elles de r”duire les ”missions de carbone sans qu’il en r”sul te une perturbation importante de lÕ activit” ”conomique ?

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